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Droit des animaux

Avocat droit des animaux

L’animal était un meuble

L’article 528 du Code civil disposait :

« sont meubles par leur nature les animaux et les corps qui peuvent se transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, soit qu’ils ne puissent changer de lace que par l’effet d’une force étrangère ».

L’animal demeure un meuble

Depuis la loi du 16 février 2015n° 2015-177, l’article 515-14 du même Code précise :

« Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens ».

L’on peut s’interroger sur le point de savoir si cette précision textuelle est annonciatrice d’une évolution vers la reconnaissance du statut de l’animal en tant qu’être vivant. Car il ne suffit pas de postuler que l’animal est un être vivant et doué de sensibilité. Il faut lui reconnaître ce fameux statut car c’est le seul moyen d’avouer l’existence d’une souffrance animale dont l’être humain peut être à l’origine.

Prise de conscience de la cause animale

De par son intelligence, l’homme est capable du pire comme du meilleur. Il a les moyens de protéger l’animal et de préserver des espèces en voie de disparition, mais il peut aussi développer des activités en tout égoïsme, sans se soucier que d’autres êtres ont le droit de coexister à ses côtés, la biodiversité étant absolument indispensable à la planète.

La prépondérance des activités et des intérêts humains

Au premier chef, l’on pense à l’industrie agroalimentaire, mais il y aussi le développement du tourisme, la destruction de la forêt, le braconnage, la multiplication de l’usage des véhicules, la prolifération des urbanisations humaines, le développement démographique…

Les intérêts financiers des hommes endommagent le monde animal dont il ne reste progressivement pas assez d’espaces pour vivre, tandis que la démographie humaine prolifère au point d’atteindre 9 milliards d’individus dont la majorité ne vivent pas heureux ni à leur faim.

Il ne serait pas admissible que les animaux paient le prix de la misère humaine.

La recherche infernale du profit et du chiffre d’affaires ne doit jamais conduire à braver le respect dû à la nature.

La précision textuelle selon laquelle l’animal est un être vivant et sensible existait déjà dans le Code rural. L’article L 214-1 dispose que

« tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». 

Malgré les apparences, le fait de le reconnaître dans le Code civil est une légère avancée mais celle-ci reste mineure et timide, et ne permet pas encore à l’animal d’être protégé en tant qu’espèce ; en cela, il n’acquiert pas le statut attendu.

Il continue à être traité comme un meuble, une chose que l’on peut déplacer, vendre, louer, gager. Il n’est protégé qu’en ce qu’il y a une atteinte au patrimoine de son propriétaire, celui-ci pouvant alors demander des dommages et intérêts compensant la perte matérielle éprouvée, voire son préjudice moral.

Reconnaître le statut de l’animal, c’est avouer que l’homme lui inflige des souffrances extrêmes au bénéfice des intérêts humains

Le fait que l’on puisse porter des souffrances physiques aux animaux n’est sanctionné que depuis 2012 par le Code pénal et seulement en cas d’actes très graves (mauvais traitements, actes de barbarie aux animaux).

Pour le reste, la part belle est laissée aux industries agroalimentaires dont on a pu récemment constater qu’elles étaient à même de nier la réalité de la souffrance animale à l’occasion des abattages à la chaîne « sans humanité ».

Disant cela, l’on omet de souligner que certains animaux ne sont pas protégés ; ainsi en est-il de ceux que l’on classera en tant que « nuisibles » (rats, souris, sangliers…) ou de ceux relevant de la faune sauvage permettant que tout propriétaire ou fermier est habilité à repousser ou éliminer à l’aide d’une arme à feu lorsqu’ils portent atteinte à leur exploitation.

Perspectives internationales

Certes, il existe des conventions internationales par exemple, sur le transport international des animaux, sur la protection des animaux dans les élevages, sur les animaux d’abattage, sur les animaux utilisés à des fins scientifiques, mais ces textes ne fixent qu’un cadre législatif et laissent les Etats qui les ont ratifiées, assez peu contraints.

Une décision de la cour suprême de l’Etat de New York (Etats Unis) est toutefois notable en ce que, rendue en date du 20 avril 2015, elle a reconnu la qualité d’ « entités dotées de la personnalité juridique » à deux chimpanzés identifiés, afin de les gratifier du bénéfice de l’Habeas Corpus.

Les législations européennes sont éloignées de cette vision.

Toutefois, il est notable que les mentalités évoluent, se sensibilisent de la cause animale comme de la préservation de l’environnement, avec une prise de conscience de ce que les merveilles de la nature sont toujours très vulnérables.

Il n’est cependant pas vain de songer à la construction d’un véritable « droit des animaux » qui assurerait une protection de ces êtres vivants et doués de sensibilité.

Encore pourrait-on aller jusqu’à imaginer l’instauration d’une instance juridictionnelle au niveau international, compétent en matière de protection animale.

Les domaines d’intervention dans le droit des animaux

Quelques publications de Maître Antebi sur le droit des animaux

  • Tous
  • abattoir
  • actes maltraitance
  • Annulation de vente
  • Avocat droit des animaux

12 Avr: La vente de poney et l’erreur sur les qualités substantielles

Dans un arrêt rendu par la première chambre civile de la Cour de cassation en date du 30 novembre 2016 (pourvoi numéro 15.11.247 Légifrance), un éleveur de chevaux de selle et dirigeant de société, a acquis de M et Mme Y, directeurs de Haras, un poney pour la somme de 14890€.

30 Avr: La vente canine

Selon l’article 1353 du Code civil, Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver.

Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation.

24 Juil: L’état de nécessité et l’animal en danger

Un arrêt rendu par la Cour d’appel d’Orléans est intéressant en ce qu’il applique l’état de nécessité justifiant que l’on intervienne dans le logement d’autrui pour libérer un animal enfermé.

09 Août: “La poule est un animal anodin et stupide…” (suite)

Un arrêt de la Cour d’appel de Riom du 17 septembre 1995 avait jugé qu’un poulailler dont les poules gloussent, caquètent n’était pas susceptible de provoquer un trouble anormal de voisinage dans le département du Puy de Dôme.

14 Mar: Comment lutter contre la maltraitance animale ?

Pour un esprit cohérent et responsable, adopter un animal est un acte qui suppose de devoir assumer des responsabilités.

L’adoption d’un animal est normalement un acte d’amour envers un petit être vivant et sensible.

Le but est de le rendre heureux, de partager des moments de plaisir et de complicité avec lui.

26 Jan: L’animal est un être vivant et doué de sensibilité

L’animal est un être vivant et doué de sensibilité de sorte que le vendeur ne peut imposer à l’acquéreur la solution de remplacement pure et simple de l’animal vendu et affecté d’une maladie héréditaire.

15 Jan: Les actes de cruauté et les sévices graves envers les animaux

Les actes de cruauté et les sévices graves envers les animaux : un exemple jurisprudentiel

Source : Légifrance

11 Jan: Vente de chiots et garanties légales

La vente de chiots oblige à la délivrance de trois garanties légales qui sont le fruit d’une amplification consumériste, le but étant de protéger de mieux en mieux l’acquéreur non professionnel.

16 Oct: La pratique insoutenable des abattoirs, auteurs de la souffrance animale

Les média ont diffusé des images intolérables sur les pratiques de certains abattoirs (utilisation de gaz pour exterminer les porcs, jet de poussins vivants dans un sac poubelle noué et compressé à la main, remuant de toute part à l’intérieur, pendaison de chevaux agonisants et ensanglantés).

03 Août: Droit des animaux : L’on est responsable de son animal

Selon l’article 1385 du Code civil, « le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage, est responsable du dommage que l’animal a causé, soit que l’animal fût sous sa garde, soit qu’il fût égaré ou échappé ».

10 Juil: “La poule est un animal anodin et stupide” (sic)

Au lieu-dit La Rochette, village de Salledes (Puy-de-Dôme), un conflit de voisinage opposait le sieur Rougier à ses voisins, les époux Roche, propriétaires d’un poulailler que le premier estimait trop proche, trop bruyant et trop malodorant.

03 Oct: L’animal n’a pas de statut juridique ou l’indifférence du législateur

Les consciences évoluent toujours lorsque des intérêts économiques sont en jeu.

Elles devraient en faire de même lorsque des considérations plus gratuites mais moralement hautes sont à prendre en compte.

Le statut des animaux en droit français n’existe pas.

C’est un comble.